Alors que plusieurs organisations et syndicats enseignants se mobilisent contre la loi « Pour une école de la confiance », il est urgent de rétablir les faits et de dénoncer les contre-vérités qui ont été très largement relayés sur ce texte.
A l’heure où certains voudraient ériger l’opinion au rang de fait et où, dans le même temps, toute parole autorisée, qu’elle émane des institutions, de la classe politique ou même des journalistes est immédiatement contestée, il est plus que jamais nécessaire d’apprendre à nos enfants à développer leur esprit critique pour avoir accès à une information de qualité, qui est la condition sine qua non pour qu’ils puissent, demain, exercer leur métier de citoyen. Sur ce point, le rôle des enseignants est majeur.
C’est pourquoi je le dis avec une certaine solennité : nous qui sommes à un titre ou à un autre engagés sur les questions d’éducation, nous avons une responsabilité individuelle et collective à l’égard de notre jeunesse. Il nous faut à tout prix donner l’exemple, et veiller à ne pas participer à la propagation de la défiance, à l’ère du soupçon généralisé.
Or, que n’a-t-on pas entendu au sujet de la loi « Pour une école de la confiance » ?
On a voulu nous expliquer que l’article premier avait pour objet de limiter la liberté d’expression des enseignants, alors qu’il s’agit en fait d’une simple déclaration de principe visant à réaffirmer la confiance mutuelle qui doit unir entre eux tous les acteurs de l’école. Le Café pédagogique affirmait par exemple, dans un article du 12 décembre 2018 qui a largement contribué à répandre cette fausse rumeur, que « toute critique portée par un enseignant pourrait être également sanctionnée par une révocation ». Aucun commentateur sérieux ne partage cet opinion (voir par exemple les analyses de Bernard Toulemonde dans les colonnes du Monde), mais il n’en demeure pas moins que cette croyance selon laquelle on chercherait à les « museler » s’est depuis installée chez les enseignants.
De la même manière, certains n’ont pas hésité à nous annoncer la « fin de l’école maternelle », alors qu’il s’agit précisément de la consacrer. Ce que nous avons voulu, à travers l’abaissement de l’âge de l’instruction obligatoire à trois ans, c’est prendre enfin au sérieux l’école maternelle, et en amont de celle-ci, la petite enfance. C’est pourquoi j’ai déposé un certain nombre d’amendements visant à développer un véritable continuum pédagogique pour les enfants âgés de 0 à 6 ans. Là encore, de nombreuses interprétations erronées ont vu le jour. On nous a reproché, par exemple, d’encourager au développement des jardins d’enfants. C’est faux, nous proposons justement de sortir de ce type de structures à partir de trois ans !
À Paris, par exemple, je suis favorable à ce que les Jardins d’enfants soient transformés en classes passerelles pour l’accueil des enfants âgés de deux à trois ans, dont on sait qu’elles jouent un rôle important dans la réduction des inégalités à la racine. Car c’est là le seul et unique objectif de tout ce que nous mettons en œuvre : le combat contre les inégalités.
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